Modestie et compromis

Sorry no English version. Best regards. Hugues

Voici un texte envoyé ce matin à La Presse de Montréal re sortie de crise du conflit étudiant au Québec. Le texte devait avoir un maximum de 400 mots.

 

Sortie de crise:

Modestie et compromis

hugues cormier

Les «offres» gouvernementales sont déjà généreuses. Les étudiants qui ont déjà accepté les propositions gouvernementales montrent très bien le bon équilibre de celles-ci. Ceci dit, les quelques 15 à 20% d’irréductibles (soit un peu plus de la moitié des 33% d’étudiants encore hors des classes) sont là et font preuve de résilience et ont des appuis tapageurs… Que faire?

Faire preuve de modestie à la Camus: «la démocratie, c’est l’exercice de la modestie. Le démocrate est modeste, il avoue une certaine part d’ignorance, il reconnaît le caractère en partie aventureux de son effort et que tout ne lui est pas donné et… reconnaît qu’il a besoin de consulter les autres pour compléter ce qu’il sait».

Le gouvernement et les représentants étudiants doivent faire preuve de modestie et de compromis et ce sans compromission sur la nécessaire hausse du financement des universités. Voici par exemple deux compromis au sujet des droits de scolarité. Deux compromis à faire au nom de la paix sociale et au nom des étudiants qui sont encore otages du présent conflit.

Premier compromis: annuler les hausses prévues de 2017 à 2019. Il sera temps d’ajuster les frais de ces années selon une évaluation de l’accessibilité après les hausses de 2012 à 2017 soit 177 $ par année en tenant compte du crédit impôt. Il reviendra au gouvernement en place à ce moment là de faire les ajustements équitables à compter de 2017-2018. Et le financement des universités de 2013 à 2017 sera débattu pendant la prochaine campagne électorale.

Second compromis: diminuer – ponctuellement – de moitié la hausse des droits prévue en 2012-2013, soit une hausse de 88.50 $ plutôt que de 177 $. La bonification des prêts et bourses offerte par le gouvernement devrait alors être ajustée en conséquence (à la baisse) pour 2012-2013. Les hausses prévues pour 2013-2017 demeureraient inchangées. Le manque à gagner ponctuel pour le trésor public en 2012-2013 devrait être compensé par des mesures clairement identifiables pour le contribuable. Ainsi une ou des mesures ponctuelles 2012-2013: hausse de revenu (impôt, taxe, tarif), ou hausse du déficit (et donc de la dette) ou encore baisse des dépenses. Bref assumer concrètement et clairement comme société distincte les conséquences de ces modestes compromis tout en préservant la hausse du financement des universités.

Commentaires

  1. Suzanne dit :

    Cher Hugues,
    J’apprécie beaucoup ce texte  » Modestie et compromis ». Petite goutte d’espoir dans ce climat d’intolérance généralisée des deux côtés .
    Suzanne

  2. Réjean dit :

    Bonsoir Dr Cormier,

    J’ai bien lu l’autre jour cet écrit de votre plume. Le ton modéré et sage résonnent en longueur d’onde avec des valeurs et des croyances que je partage. Voir de haut et éviter les pièges d’une pseudo rationalité, plutôt écouter, calmer, panser toutes ces plaies qui s’accumulent et sont en train de transfigurer pour ne pas dire défigurer notre collectivité. Nos trésors collectifs ne sont pas qu’écus…
    Merci de nous partager le tout!

    Réjean

Ajouter un commentaire

Your email is never published nor shared. Required fields are marked *

*
*