Réplique par Hugues Cormier à Monsieur Pierre Brien tirée du blogue de Monsieur Jean-François Lisée

La re-conversion d’un ex-adéquiste

Publié dans : Action Démocratique du Québec, François Legault, Politique québécoise

5 mars 2011

La Presse a publié ce vendredi une remarquable lettre ouverte d’un des députés les plus solides qu’il m’ait été donné de rencontrer. Pierre Brien fut député du Bloc, puis bras droit et candidat déçu de Mario Dumont. Souverainiste de centre-droit, il est une des têtes à surveiller de la génération montante. Le candidat tout désigné pour un ralliement de poids au groupe de François Legault.

Brien, avec Dumont. Bilan: un cul-de-sac.

Brien, avec Dumont. Bilan: un cul-de-sac.

Pourtant,  il écrit de son détour adéquiste que cette voie est un cul-de-sac. Extraits:

Je croyais à l’époque qu’il était possible de nous défaire de la polarisation entre souverainistes et fédéralistes, en mettant la question nationale de côté, ne serait-ce que pour un temps. Mais la réalité nous a vite rattrapés. Il suffit de regarder les résultats de l’élection partielle dans Saint-Laurent l’été dernier [circonscription anglophone où l’ADQ, pourtant appuyée par The Gazette, a mordu la poussière face au PLQ] pour constater l’attachement sans faille d’une portion importante de l’électorat fédéraliste envers le Parti libéral du Québec, pourtant plongé dans un contexte de mécontentement très élevé.

Lorsque les souverainistes avec une sensibilité de droite au niveau économique, comme c’est notre cas, délaissent le Bloc ou le Parti québécois, le seul résultat prévisible, c’est un renforcement des partis fédéralistes traditionnels. En voulant écarter la question nationale pour forcer le changement, nous n’obtenons ni l’un ni l’autre.

Il y a donc, affirme Brien, la réalité linguistico-électorale québécoise qui offre un tremplin au PLQ, quel que soit son niveau de désintégration dans l’opinion. Il y a aussi, ajoute-t-il, la donne économique fédérale, biaisée en faveur de l’Ontario même lorsque les fédéralistes sont au pouvoir à Québec:

En matière économique, c’est encore plus flagrant. J’ai vécu de très près la crise forestière qui affecte le Témiscamingue et la profonde indifférence d’Ottawa. Quand la crise financière a éclaté et que le gouvernement fédéral a injecté des milliards dans l’industrie de l’auto en Ontario, alors que nous n’avions reçu que des miettes pour la forêt, j’ai ressenti dans mes tripes la réalité qui est la nôtre au sein du Canada.

Et que dire de ce déficit de 56 milliards à Ottawa, un déficit dont nous devrons payer une part d’au moins 11 milliards, sans parler des intérêts? Qu’avons-nous obtenu en échange de cet énorme déficit qui a servi à déverser des milliards en Ontario? Cette crise fut en fait un véritable révélateur de la position précaire du Québec au sein du Canada.

Brien conclut:

C’est en toute connaissance de cause et plus convaincu que jamais de la nécessité de mettre nos énergies et nos forces à l’intérieur des partis souverainistes, que j’écris ceci. En sachant que le changement, le véritable changement, passe par notre souveraineté et par l’engagement de tous les souverainistes, de gauche comme de droite, au sein des seuls véhicules de ce changement que sont le Bloc et le PQ.

43 commentaires à “

La re-conversion d’un ex-adéquiste

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  1. 44

    Hugues Cormier :

    Oui à un nationalisme québécois inducteur d’un fédéralisme canadien moral, poly-national.

    Pensée de Bentounès XXième siècle: «Malheureusement l’homme, aujourd’hui comme hier s’accroche à son individualité. Il a peur de disparaître en se reconnissant dans l’autre, son miroir et son image.»

    Remarque préliminaire, Monsieur Brien: L’industrie forestière ontarienne n’a pas été plus choyée que celle du Québec et si il y avait eu une industrie automobile au Québec, elle aurait eu son juste dû…

    Oui à François Legault et à sa coalition qui nous permettront de sortir du cul-de-sac où nous nous trouvons maintenant et depuis trop longtemps…

    (Transparence: j’ai notamment été candidat du PQ dans Crémazie en 2003 obtenant 40% des voix. HC)

    À noter que le texte qui suit est tiré d’un écrit du 5 mars de mon site- universitaire et non commercial: http://ecologiehumaine.org – il s’agit d’une première version d’une «réplique» au texte «Un cul-de-sac» de Pierre Brien paru dans La Presse vendredi 5 mars 2011, page A 19.»»»»»»»»

    Cher Monsieur Brien,

    À terme et avec la patience requise, oui à un nationalisme québécois inducteur d’un fédéralisme canadien moral, poly-national. Avec François Legault et associées et associés.

    With time and patience:
    «Yes to a Quebec Nationalism Inductive of a Moral and Multi-National Canadian Federalism (sorry no English version yet of the French text below but English comments certainly hoped for and welcome».

    À terme et avec la patience requise, oui à un nationalisme québécois inducteur d’un fédéralisme canadien moral, poly-national soit au moins quadri-national: amérindien, québécois, anglocanadien et transnational canadien.

    Sans faire le déni que renouveler le fédéralisme de façon à ce que le Québec adhère à la Constitution canadienne n’est pas pour demain ni même pour un avenir prévisible, je propose ici un vecteur de force patient mais déterminé et inspiré d’un certain nationalisme québécois «à la François Legault» voir: http://www.coalitionavenir.org/2011/03/02/politique/35-legault3.php, il est vital pour le Québec selon moi que naisse à terme un fédéralisme canadien moral, poly-national soit de fait au moins quadri-national puisque constitué de quatre nations formellement reconnues, protégées et promues. Prenant en compte que chacunes – l’amérindienne, la québécoise, l’anglocanadienne et la transnationale canadienne (soit la canadienne dans son ensemble) -sont – nonobstant la reconnaissance, la protection et la promotion de leurs majorités respectives – qui sont chacunes, écrivais-je, plurielles c’est à dire pluri-ethnique, pluri-lingue, de foi ou de religion ou de position spirituelle plurielles.

    À terme et avec la patience requise, un tel type de «fédéralisme moral, quadri-national» au Canada serait susceptible, à mon avis, d’induire un projet canadien, une société canadienne plus juste, plus féconde pour une bonne santé globale et une bonne santé sociétale, plus féconde de bien commun et d’écologie humaine, une société exemplaire dans un monde actuel fait de fédéralismes parfois fermés ou dominateurs, insuffisamment ouverts aux nations minoritaires comme l’amérindienne et la québécoise au Canada actuel, la catalane et la basque en Espagne, l’écossaise et la galloise en Grande-Bretagne, la tibétaine et «je ne sais laquelle» en Chine, et caetera… Et pourquoi pas, inspirer une juste solution aux nations en conflits pérennes comme la palestinienne et l’israélienne.

    C’est pourquoi je m’implique comme bénévole dans des groupes non partisans comme l’Institut du Nouveau Monde, l’Idée fédérale, Amnistie internationale, la Coalition pour l’avenir du Québec, Médecins du monde Canada, Centraide, la Maison Jean Monbourquette (aide aux personnes endeuillées) et le CECI (Haiti).

    C’est pourquoi il faut aussi – à mon avis – qu’une majorité – et non une totalité – de Québécois délaissent le Bloc québécois – un parti qui a été et qui est encore pourtant très utile, sinon indispensable au bien-être de la nation québécoise et ultimement au bien-être de la nation canadienne dans son ensemble – pour considérer s’engager dans des partis fédéralistes canadiens afin de les faire évoluer, de les «convertir» à ce nouveau projet canadien, à ce nouveau fédéralisme, à ce fédéralisme moral, au moins quadri-national, à un fédéralisme digne du 21ième siècle!

    À mon avis, et nonobstant le travail titanesque qui doit être accompli au Québec tel que dûment et brillamment proposé dans les quatre priorités de François Legault et associées et associés, dans un tel projet canadien du XXIième siècle, il est et sera possible de concilier la reconnaissance et la promotion des différentes nations du corps canadien…et la préservation de l’équité économique entre les dix provinces et les trois territoires du Nord canadien, contribuant ainsi au bien commun.

    Bien commun, compris selon deux définitions: Bien commun, c’est-à-dire – en paraphrasant René Lévesque et sa question: «Est-ce bon pour Madame Tartempion de la rue Mentana» – je vous demande: est-ce bon, à terme, un tel projet canadien du XXIième siècle, selon vous, pour Mrs Louise Smith from Donnelly Street in Richmond, British Columbia, l’ado Bradley-Elijah Coon-Come de la rue Arvida à Malieutenash et pour Madame Makonnen de la rue Gerry-Boulet à Montréal.

    Ou encore votre avis selon une autre définition «plus sérieuse, plus intellectuelle» d’un certain bien commun: «Le bien commun le plus précieux, c’est le fait d’agir en commun pour dépasser ensemble ce qui fait obstacle au progrès de tous et à l’épanouissement de chacun.» De Jean-Paul Jouary dans la revue Virtualités , vol.3, no 4, avril-mai 1997, p. 33 d’ailleurs cité par Françoise David dans Bien commun recherché (2004) p. 33. Merci d’y aller de votre commentaire.

    Cordiales salutations Monsieur Brien et au plaisir de converser avec vous et avec notre blogueur préféré Monsieur Jean-François Lisée,

    Hugues Cormier

    P.S.: L’industrie forestière ontarienne n’a pas été plus choyée que celle du Québec et si il y avait eu une industrie automobile au Québec, elle aurait eu son juste dû…

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